Les transitions de la vie conjugale sont nombreuses : installation en couple, mariage, vie avant les enfants, première naissance, décohabitation des enfants, vieillesse, fin de vie. D’autres scénarios sont possibles pour le couple, sans cohabitation, sans mariage et/ou sans enfants, qui sont d’ailleurs reconnus aujourd’hui comme beaucoup plus légitimes qu’auparavant.
Ainsi que la séparation ou le divorce.
Toutefois, même si la vie familiale telle qu’elle existait tant que le couple était maintenu est affectée par une séparation, elle n’est pas pour autant réduite à néant : le principe de coparentalité subsiste.
C’est pour cela qu’Irène Théry, sociologue, parle de « démariage » pour qualifier le phénomène selon lequel le mariage n’est plus le socle de la famille, il n’est plus le gardien ultime de la morale sexuelle. Aujourd’hui, se marier ou se démarier est une affaire de conscience personnelle.
Ce sont les enfants qui permettent la création de la famille là où jusque dans les années 1950, un abîme existait entre les enfants légitimes du couple légitime et les autres, les « bâtards », qui eux n’appartenaient pas à la « famille ».
Le bien-être des enfants n’a pas toujours été un projet pour les institutions (c’est-à-dire pour les structures sociales) que l’on parle d’institutions publiques ou des familles (et d’ailleurs dans certains cas, même de nos jours, on peut évidemment se demander si le bien-être de l’enfant est une priorité…). Mais aujourd’hui il est invoqué lorsque les parents envisagent de se séparer : le couple a périclité certes, mais pas le souhait de faire au mieux pour préserver l’intérêt de l’enfant.
C’est pour cela que j’accompagne des couples dans la séparation, afin de les conduire à mieux communiquer, non pas pour faire couple à nouveau, mais pour vivre une « bonne » séparation : se parler de manière plus authentique, se faire confiance, se mettre d’accord sur la manière de créer un nouvel environnement pour les enfants s’il y en a, en bref, tourner la page de la vie conjugale de la manière la plus sereine possible.
Les parents peuvent alors créer de bonnes conditions afin que les enfants puissent comprendre ce qui s’est passé et ce qu’il va se passer, pour leurs parents et pour eux-mêmes. Il ne s’agit pas de faire d’eux des confidents intimes ou des témoins des fautes du partenaire, mais de les reconnaître comme faisant part d‘un schéma familial, souvent fondé sur un idéal, qui s’écroule.
Ce documentaire ARTE propose ici des paroles d’enfants se confiants sur leurs vécus, leurs peines, leurs capacités de résilience, et leurs joies de faire partie d’un foyer recomposé.
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