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Donner la mort à son enfant : réflexion anthropologique autour de ce geste extrême

L’infanticide soulève de nombreux questionnements et suscite des émotions intenses et diverses : est-ce par ce que cet acte évoque le meurtre d’un être sans défense ? Ou parce qu’il est perpétré par celle-là même qui lui a donné la vie ? Pourtant il n’est pas si rare : tous les dix jours, un enfant est tué par sa mère.


Ce documentaire ARTE réalisé par la journaliste Sofia Fischer nous emmène voir des femmes et des proches de femmes qui ont tenté ou « réussi » à ôter la vie à leur(s) enfant(s). Bien loin des monstres imaginés, ces femmes ont souvent vécu des violences (viol, inceste, violences conjugales) au cours de leurs parcours de vie chaotiques et la souffrance les rattrapant elles n’imaginent qu’une solution : se tuer et emporter les enfants avec elles.


L’infanticide, un phénomène tabou et choquant qui questionne pourtant notre société, la toxicité des injonctions dictées aux mères, le poids des violences masculines, les manquements du système de santé et de la justice…


Si on écarte les explications psychologiques, l’anthropologie permet d’envisager autrement les trajectoires de ces femmes dans leur contexte social, historique, politique et économique. De toute façon, les expertises ne concluent pas généralement à l’existence de pathologies mentales en lien avec la commission de l’infraction.


Je conseille aussi la lecture du livre Les violences inaudibles. Récits d’infanticides de Julie Ancian (2022) qui met également au jour le fait que lorsque les accusées arrivent à ajuster leurs récits aux attentes judiciaires, donc à s’éloigner de la figure de la mère monstrueuse et dénaturée, elles sont moins lourdement condamnées. Contrairement aux autres décrites comme froides, déterminées, secrètes ou masculines.





Une mère condamnée pour avoir donné la mort à son enfant

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