J’ai le plaisir de vous annoncer que j’animerai un ciné-débat autour du film Julie se tait, réalisé par Leonardo Van Dijl et sorti en 2025. Ce dernier interroge les mécanismes de contrôle et de socialisation propres au sport de haut niveau, révélant comment le silence s’impose comme une stratégie d’adaptation face aux dynamiques de pouvoir et aux normes du collectif.
🎬 Le film en quelques mots
Julie se tait raconte l’histoire de Julie, une jeune prodige du tennis évoluant dans une académie d’élite. Lorsque son entraîneur est suspendu suite à une enquête sur ses méthodes controversées, les membres du club sont appelés à témoigner. Mais Julie choisit de se taire, mettant en lumière les tensions entre loyauté, ambition et pression sociale.
💬 Un regard anthropologique et sociologique
Le film soulève des questions essentielles sur les mécanismes du silence et la perpétuation des structures de domination dans nos sociétés. En anthropologie et en sociologie, plusieurs auteurs ont analysé ces phénomènes :
Le silence comme outil de domination : Pierre Bourdieu (Ce que parler veut dire, 1982) explique que la parole n’est jamais neutre : elle est un instrument de pouvoir. Dans des contextes hiérarchisés comme le sport de haut niveau, se taire peut être une manière d’intérioriser la domination. Michel Foucault (Surveiller et punir, 1975) met en évidence l’autodiscipline imposée dans les institutions, rendant les individus dociles face aux règles du groupe.
Le sport comme espace de socialisation et de contrôle : Norbert Elias et Eric Dunning (Sport et civilisation, 1986) montrent que le sport est un microcosme de la société où se rejouent ses mécanismes de pouvoir. Loïc Wacquant (Corps et âme, 2000), dans son enquête sur la boxe, révèle comment les athlètes sont façonnés pour respecter un ordre hiérarchique strict, où la remise en question est souvent perçue comme une faiblesse.
Les logiques d’omerta face aux abus : Pourquoi le silence persiste-t-il face aux injustices ? Stanley Cohen (States of Denial, 2001) analyse les mécanismes de déni collectif qui permettent aux institutions de ne pas voir ou de minimiser certains abus. Christophe Dejours (Souffrance en France, 1998) montre quant à lui comment la banalisation du mal s’opère dans les organisations, conduisant les individus à accepter des situations inacceptables.
📅 Date et lieu : lundi 17 mars à 18h au cinéma Rex de Sisteron
Après la projection, nous discuterons ensemble des émotions et des réflexions suscitées par le film, en croisant les perspectives psychologiques, anthropologiques et sociologiques.
Que vous soyez passionné(e) de cinéma, intéressé(e) par les dynamiques sociales ou simplement curieux(se), vous êtes les bienvenu(e)s !

Commenti